Chaque jour, l’intelligence artificielle s’invite un peu plus dans nos vies. Alors, pourquoi ne pas lui demander de générer nos mots de passe ? Ce réflexe “moderne” paraît malin… mais il pourrait bien se retourner contre vous, et ouvrir la voie à tous les pirates du web. Derrière la promesse d’une cybersécurité automatisée, l’IA cache en réalité des failles redoutables.
Demander à un robot conversationnel (comme ChatGPT) de créer un mot de passe, c’est en fait s’exposer à plusieurs pièges : l’IA utilise des modèles statistiques issus de milliards de phrases publiques. Résultat : le mot de passe généré peut ressembler étrangement à celui d’un autre utilisateur… voire être déjà compromis et connu des hackers.
Pire encore, la session de chat n’est pas un coffre-fort. Vos échanges sont stockés, analysés, parfois conservés sur des serveurs distants – et donc potentiellement vulnérables en cas de fuite. L’IA ne tient pas non plus compte des spécificités de chaque site (longueur, caractères spéciaux…), ce qui peut vous forcer à modifier la suggestion… et à l’affaiblir sans le vouloir.
Risques de l’IA pour les mots de passe | Conséquences |
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Modèles partagés entre millions d’utilisateurs | Suggestions prévisibles et réutilisées |
Stockage des données sur des serveurs tiers | Fuite possible lors de piratages |
Manque de personnalisation | Mots de passe parfois incompatibles |
Absence de mémoire sécurisée | Risque de collisions et de répétition |
Ce n’est pas de la science-fiction : le simple fait de copier un mot de passe dans une zone de chat ou dans un presse-papiers partagé peut le rendre accessible à des tiers ou à des logiciels malveillants. De plus, certaines IA pourraient recycler par erreur des identifiants déjà “leakés” sur des forums ou des bases de données piratées. Un pirate pourrait tomber sur votre code sans même avoir à forcer le coffre !
En entreprise, l’utilisation de l’IA pour stocker ou générer des identifiants viole souvent les règles du RGPD. Vos données ultrasensibles quittent la sphère européenne pour atterrir sur des serveurs hors de tout contrôle. Plus l’outil semble magique, plus on baisse la garde… et plus le risque grimpe !
La meilleure arme reste la plus classique : le gestionnaire de mots de passe chiffré. Un vrai coffre numérique, souvent open source, qui chiffre toutes vos données localement. Ajoutez l’authentification à deux facteurs dès que possible, et créez vous-même des “passphrases” faciles à retenir mais impossibles à deviner (quatre mots aléatoires font souvent mieux qu’un mot de passe ultra-complexe généré par une machine).
Variez vos codes selon les usages (réseaux sociaux, finances, travail…) et changez-les chaque année ou après chaque incident. Mieux vaut perdre cinq minutes à sécuriser que des heures à rattraper les dégâts après un vol de données.
L’intelligence artificielle est un formidable assistant… mais certainement pas un gardien de vos secrets numériques. La sécurité, c’est vous qui la maîtrisez, pas un robot distant !