Près de 400 millions de PC Windows évaporés en toute discrétion : le chiffre donne le vertige, et pourtant il résume une bascule profonde du marché informatique. Entre 2022 et 2025, Microsoft a revu à la baisse son parc actif de terminaux Windows, passant d’environ 1,4 milliard à « un peu plus d’un milliard » d’appareils connectés chaque mois à ses services officiels.
Une telle extinction ne signifie pas que ces machines se sont volatilisées physiquement, mais qu’elles ont cessé d’être utilisées ou, plus subtilement, de se connecter à l’écosystème Microsoft. Fini les mises à jour, adieu les synchronisations sur OneDrive ou Microsoft 365 : ce sont des centaines de millions d’ordinateurs qui dorment, débranchés ou simplement ignorés, dans les tiroirs du monde entier.
En creusant un peu, la réalité saute aux yeux : ce n’est pas un simple bug ou une erreur de calcul. Après le pic d’achats impulsé par le télétravail et l’école à distance durant la pandémie, une part énorme du parc informatique a été reléguée au second plan. Beaucoup de foyers n’ont plus ressenti le besoin de rallumer ces PC, préférant des alternatives plus agiles comme la tablette, le smartphone ou, parfois, aucun ordinateur fixe du tout.
La marque Windows, pilier du numérique familial depuis des décennies, voit donc son influence se diluer, doucement mais sûrement, au profit de solutions cloud ou mobiles.
Année | Nombre d’appareils Windows actifs | Changement observé |
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2022 | 1,4 milliard | Parc record, post-pandémie |
2025 | un peu plus d’1 milliard | Baisse de 400 millions |
Pour Microsoft, ce recul n’est pas une catastrophe mais une mutation. L’entreprise mise désormais sur l’essor du cloud Azure, sur les services d’abonnement Microsoft 365 et sur l’intelligence artificielle avec Copilot. Windows, autrefois au centre de toutes les stratégies, devient un simple rouage d’un écosystème plus vaste, où l’ordinateur personnel n’est plus le roi.
Loin de paniquer, la firme de Redmond accompagne cette transformation : la communication officielle ne parle plus de croissance du parc, mais de “plateforme ouverte et flexible”, capable d’accompagner la diversité des usages et des terminaux. Même Windows 11, plus sobre et moins personnalisable, traduit ce repositionnement.
Ce “Ctrl + Z” impossible pour près de 400 millions de machines questionne notre rapport à l’informatique : sommes-nous à la veille d’un nouvel âge où le PC de bureau n’est plus qu’un souvenir, ou va-t-il renaître sous une autre forme ? L’ordinateur familial ne disparaît pas : il mute, délaissant les standards d’hier pour mieux s’adapter à la mobilité et à l’hyperconnexion.
En 2025, le silence qui entoure cette extinction massive en dit long sur la vitesse des révolutions numériques. Windows a changé de rôle, mais l’histoire de l’ordinateur, elle, continue de s’écrire, loin des tableaux de bord traditionnels.