Il suffit d’un incident pour mettre une entreprise à genoux. Aujourd’hui, la cybersécurité s’impose comme la principale source d’inquiétude pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) en France, loin devant les tensions commerciales ou géopolitiques. C’est ce que révèle le dernier baromètre annuel de Bpifrance, relayé par Le Monde dans un contexte où chaque cyberattaque peut entraîner des pertes financières énormes, une interruption de l’activité, voire ternir la réputation d’une société du jour au lendemain.
En 2024, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a recensé une hausse de 15 % des incidents de cybersécurité par rapport à l’année précédente. Le rythme de ces attaques ne faiblit pas, et ce sont surtout les PME et les ETI qui paient le prix fort. Plus d’un tiers des victimes de rançongiciels appartiennent à cette catégorie d’entreprises.
Selon l’étude Bpifrance citée par Le Monde, 8 dirigeants d’ETI sur 10 se disent « inquiets » ou « très inquiets » face à la menace cyber. Cette crainte surpasse de loin les autres problématiques économiques, y compris les tensions commerciales et la hausse potentielle des droits de douane.
En comparaison, seuls deux chefs d’entreprise sur trois considèrent les tensions commerciales comme un vrai sujet d’inquiétude.
La plupart des patrons expliquent qu’ils peuvent répercuter une éventuelle augmentation des droits de douane sur leurs prix de vente, ce qui limite l’impact direct sur leurs marges.
Si les ETI françaises sont réputées plus exportatrices que les PME classiques, la réalité est plus nuancée : plus d’une sur deux réalise moins de 5 % de son chiffre d’affaires hors de France.
Seules 27 % de ces entreprises parviennent à tirer plus d’un quart de leur activité de l’export. Celles-ci, souvent très spécialisées et leaders dans leur secteur, montrent une certaine sérénité face à la conjoncture mondiale, notamment la hausse des droits de douane.
Selon Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance, « un tiers seulement des chefs d’entreprise concernés pensent qu’une hausse des tarifs impacterait réellement leurs marges commerciales. Le plus souvent, ils sont capables d’ajuster leurs prix. » Cela explique pourquoi, malgré la tension internationale, la cybersécurité reste largement en tête des préoccupations.
Le baromètre de Bpifrance montre que la menace ne se limite plus aux très grands groupes ou aux administrations. Les PME et ETI sont désormais en première ligne : leur niveau d’équipement informatique, souvent insuffisamment protégé, attire les cybercriminels.
Entre attaques de type ransomware, phishing ou simples vols de données, les méthodes évoluent sans cesse, et la vigilance doit être permanente.
Face à cette menace, les entreprises françaises prennent conscience que la sécurité numérique est un enjeu stratégique majeur, aussi vital que la santé financière ou la compétitivité internationale.
Pour la majorité des chefs d’entreprise, la priorité n’est plus seulement de conquérir de nouveaux marchés, mais de garantir la survie de leur activité face aux cyberattaques.
Données clés de l’étude Bpifrance 2025 | Chiffres clés |
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Entreprises inquiètes de la cybersécurité | 8/10 |
Augmentation des incidents cyber en 1 an | +15 % |
ETI réalisant plus de 25 % du CA à l’export | 27 % |
Entreprises victimes de rançongiciels (PME/ETI) | +1/3 |
En 2025, la cybersécurité n’est plus un sujet technique réservé à l’informatique, mais une priorité stratégique qui mobilise les dirigeants au plus haut niveau. Dans un monde où la menace digitale ne cesse de s’intensifier, ignorer le danger serait la plus grande erreur à commettre.
Article inspiré de l’enquête publiée par Le Monde.