Dirigeant d’entreprise en costume observant un tableau de bord illisible dans une salle de réunion à Paris, symbole du faux contrôle en infogérance

Infogérance : le coût du “faux contrôle”

Infogérance expertise IT société

Loïc L. - Ingénieur systèmes & réseaux

27 mai 2025

Les entreprises se transforment. Leur système d’information — qu’il soit sur site ou hébergé dans le cloud — reste souvent figé.

Alors que les architectures deviennent hybrides et que les services cloud redéfinissent les usages métiers, l’infogérance à Paris continue, elle, de fonctionner selon des logiques dépassées.

En Île-de-France, région dynamique où les PME externalisent largement leur informatique, il devient critique de repenser la place de son prestataire IT, ses solutions en place, et les modalités de pilotage de son hébergement distant.

Car le vrai risque n’est pas ce que vous payez. C’est ce que vous ne voyez plus.
Certaines entreprises vont même plus loin : elles choisissent une infogérance partielle, qui leur permet de garder la main sur certains composants critiques tout en externalisant la gestion des services standards. Ce modèle hybride offre plus de souplesse et de contrôle.

Le mythe de la maîtrise – une illusion coûteuse

Reprendre le contrôle de son IT.
C’est ce que croient faire de nombreuses entités en signant un contrat d’infogérance. Elles pensent gagner en sérénité, en lisibilité, en réactivité. Mais la réalité est souvent toute autre.

Sous la surface, un constat s’impose : plus l’infogérance semble stable, plus il masque une perte de visibilité sur la gestion des informations sensibles et des services informatiques liés au SI.

Cette illusion de maîtrise repose souvent sur des tableaux de bord rigides, où l’expertise opérationnelle semble remplacée par des indicateurs automatisés. Le DSI perd la main sur les indicateurs de service et les priorités, pendant que les incidents se répètent en silence.

En l’absence de stratégie de maintenance proactive, ces indicateurs masquent souvent des fragilités durables.

Quand déléguer fait perdre la main sur l’essentiel

Chaque mois, les DSI reçoivent leur tableau de bord.
Des tickets traités, des taux de disponibilité, des alertes “résolues”.
Tout semble sous contrôle.

Mais en y regardant de plus près, les vrais problèmes échappent à toute solution pérenne, faute de diagnostic actif.

Les tickets sans gravité se répètent, les incidents sont mal classés, et le reporting, figé et livré à froid, ne sert plus à rien sur le terrain. Une mauvaise priorisation peut affecter la sécurité opérationnelle du SI.

Une société indépendante du secteur immobilier, cliente d’un prestataire informatique à Paris 75001, s’est rendu compte jusqu’au nom des serveurs gérés, ou à quel hébergement distant ils étaient rattachés… et découvrait certains incidents avec trois jours de décalage.
“On ne pilote plus, on subit”, avoue le DSI, pourtant expérimenté.

Une fausse réactivité, sans valeur métier

Le support technique semble réactif : le ticket est ouvert, une réponse automatique tombe dans l’heure.
Mais dans les faits, l’attente dure trois jours — car aucun SLA (Service Level Agreement) n’engage réellement sur la sauvegarde des données critiques ou les délais de résolution effectifs.
Ce décalage entre réactivité apparente et performance réelle caractérise une infogérance passive, d’avantage centrée sur le respect du contrat que sur l’impact métier.

Trop d’entreprises se satisfont d’indicateurs de “temps de réponse” qui masquent un manque d’engagement sur les délais de résolution.
Résultat : frustration, temps gaspillé, tensions entre les équipes opérationnelles et l’IT.

Et ce n’est pas une anecdote : selon une étude 2024 de SDX, 58 % des DSI estiment que leur infogérant “gère les incidents” mais ne les empêche pas.
C’est la frontière entre infogérance passive et partenariat actif.

Qui pilote vraiment vos priorités IT ?

Un ticket revient trois fois, une alerte répétée finit par être “normalisée”, un projet IT se fige sans explication claire.
Ces signaux ne sont pas anecdotiques : ils révèlent un déséquilibre.

En pratique, l’expert informatique priorise ce qui lui coûte le moins : incidents mineurs, tâches automatiques, maintenance préventive.
Les besoins critiques hors périmètre sont reportés. La délégation du système d’information devient une source de frustration quand les décisions clés sont prises sans concertation.
Le DSI n’est plus pilote, il devient spectateur.

Au fond, c’est le prestataire qui choisit vos urgences.
Et cette perte de souveraineté sur la hiérarchisation des actions est l’un des coûts cachés les plus massifs de l’infogérance mal cadrée.

C’est aussi pourquoi certaines entreprises repensent leur modèle en s’appuyant sur un expert IT partenaire, capable de s’aligner sur les priorités opérationnelles et de co-construire une vraie gouvernance opérationnelle.

Illustration d’un dirigeant manipulé comme une marionnette devant une carte numérique de Paris, contrôlé par des mains invisibles symbolisant les prestataires IT

Le faux contrôle, nouveau frein à la transformation

Le système d’information d’entreprise n’est plus un socle figé : il est hybride, en partie dans le cloud, en partie sur site, soumis à des reconfigurations permanentes.
Or, les services managés proposés dans les contrats classiques (souvent assurés par un MSP) n’intègrent pas cette réalité.

Résultat : les projets de transformation ralentissent, les usages se figent, et l’infogérance devient un point de friction au lieu d’être un levier d’agilité.
Le décalage entre les deux s’agrandit chaque mois… au point de freiner l’innovation elle-même.

Architectures hybrides : trop complexes pour un pilotage figé

L’intelligence artificielle n’est plus centralisée.

Elle se déploie en périphérie, dans les objets, les postes, les réseaux.
Comme le montre l’analyse sur l’IA décentralisée et la recomposition des architectures IT, les entreprises doivent désormais composer avec une logique distribuée, adaptative et en temps réel
Mais comment piloter un SI aussi mouvant si l’infogérance repose encore sur des périmètres figés, des délais rigides ou des outils imposés, parfois inadaptés.

Dans ce contexte, l’infogérant ne peut plus être un simple exécutant. Il doit être intégré dans la dynamique de transformation — sans quoi il devient un point de friction.

Des contrats d’infogérance qui bloquent vos projets

Carve-in, carve-out, fusions, reconfigurations d’entités…
La transformation structurelle des entreprises n’est plus l’exception, c’est la règle.
Dans ce contexte, repenser la gouvernance IT en période de transformation devient un enjeu critique pour éviter les ruptures opérationnelles.

Or dans de nombreuses PME parisiennes, le modèle d’infogérance devient un boulet.Les projets se retrouvent bloqués, les responsabilités floues, et les interventions critiques suspendues à la disponibilité du partenaire IT.

L’infogérance, censée fluidifier le SI, devient un frein au changement.

La dette fonctionnelle, invisible sur vos factures

Chaque heure perdue à attendre un ticket, chaque projet gelé faute de flexibilité, chaque limitation imposée par le cadre de l’infogérance…
Tout cela crée une dette fonctionnelle.

Elle ne se voit pas sur les factures et n’apparaît pas dans les indicateurs classiques.
Elle pèse sur les équipes sur-sollicitées, parfois contraintes d’attendre des correctifs sans visibilité sur les solutions techniques sous-jacentes.

C’est aussi ce qui explique le succès grandissant des modèles d’infogérance illimitée : parce qu’ils libèrent les usages, et non les contraignent.

Et si le bon indicateur n’était pas le coût mensuel ?

Tout le monde connaît le montant mensuel de son contrat.
Mais combien disposent d’un plan de mesure fiable de leur ROI opérationnel ?

Le nombre de tickets fermés ne dit rien de l’impact sur la productivité métier, ni de la capacité du support technique à fluidifier l’usage du parc informatique, et à sécuriser les environnements de travail à distance.

Une infogérance adaptée aux structures agiles se juge à sa contribution à la transformation, pas à la ligne budgétaire.
Combien de tickets résolus ont vraiment libéré du temps métier ?
Combien d’incidents traités ont permis de préserver vos revenus ou de réputation ?
Tant que le pilotage reste comptable, l’IT reste un poste de dépense. Pas un levier de performance.

Un ticket résolu ne vaut rien… s’il ne résout rien

Prenons deux situations :

  • une panne de messagerie corrigée en 1h après 2 relances,
  • une anomalie de synchronisation ignorée pendant 3 semaines car non priorisée.

Dans les deux cas, le ticket est “résolu”.
Mais dans le second, le manque de réactivité coûte cher : erreurs, pertes de données, insatisfaction interne.

C’est pour cela que de plus en plus de DSI évaluent leur prestataire sur la valeur métier créée, pas juste sur la “vitesse de réaction”.

Piloter l’IT par la valeur, pas par le volume

Les DSI interrogés par ACI en 2024 sont formels : une infogérance efficace se mesure à l’impact sur la productivité des équipes, pas au nombre de tickets fermés.

C’est aussi ce qui pousse certaines structures à renforcer leur équipe IT sans recruter, en s’appuyant sur un partenaire capable de couvrir les besoins critiques à la demande, sans alourdir la masse salariale ni désorganiser l’existant.Dans ce cadre, l’infogérance partielle représente un compromis stratégique : elle permet à l’entreprise de conserver la maîtrise de certains composants sensibles (ap​​plications métiers, gouvernance, projets) tout en externalisant la gestion de son parc informatique ou de son support technique.
Un modèle hybride, plus souple, plus lisible, et mieux aligné avec les exigences d’agilité des PME franciliennes, qui présente un avantage concret : éviter la rigidité des approches globales tout en conservant un haut niveau d’expertise sur les tâches critiques.

Transformer l’infogérance en levier de performance

Un cadre d’infogérance classique se résume souvent à un tableau Excel bien rempli.
Mais ce n’est pas ça qui maintient une entreprise opérationnelle.

Le vrai indicateur, c’est : les équipes métiers peuvent-elles travailler, évoluer, transformer ?

Et à Paris, ce modèle séduit de plus en plus de dirigeants à la recherche d’un véritable infogérant partenaire, capable de s’adapter au quotidien d’une PME ou d’un site multiservice. Un exemple ? Ce prestataire IT à Paris 75001 qui accompagne des structures en croissance sans imposer de rupture opérationnelle.

Certaines sociétés ont changé de paradigme : elles ont intégré leur intervenant externe comme un co-pilote métier, chargé d’anticiper, de fluidifier, de rendre l’IT invisible… donc parfaitement fonctionnelle.

Reprendre la main – vers une gouvernance IT moderne et co-pilotée

Ce n’est pas l’infogérance qu’il faut remettre en cause.
C’est son cadre, ses règles du jeu, sa manière d’accompagner la transformation.
Face à un système d’information devenu plus rapide, plus distribué, plus critique… la gouvernance IT ne peut plus rester statique. Elle doit redevenir stratégique.

Co-piloter l’IT au lieu de la subir

Le DSI ne peut plus se contenter de recevoir des rapports mensuels ou des indicateurs froids.
Il doit redevenir acteur de la stratégie IT, capable de fixer les priorités, de challenger les processus, et d’ajuster les moyens en temps réel.
Cela passe par :

  • des comités de pilotage courts mais fréquents,
  • des indicateurs partagés orientés métier,
  • une vision claire des actions en cours, y compris celles hors périmètre initial.

L’objectif : sortir d’une logique descendante pour passer à un pilotage à double voix, fondé sur l’échange, la clarté, et l’agilité fonctionnelle.

Une infogérance adaptée à chaque brique de votre SI

Toutes les briques du SI ne se valent pas : certaines sont stables, d’autres critiques, d’autres encore en pleine évolution.

Une gouvernance moderne doit adapter l’infogérance à la maturité de chaque composant :

  • supervision automatisée pour les infrastructures stables,
  • infogérance illimitée sur les postes utilisateurs pour fluidifier l’usage,
  • gestion projet pour les systèmes en transformation.

De prestataire à partenaire stratégique

Quand l’externalisation IT est conçue comme un simple relais technique, elle fige l’organisation.
Lorsqu’elle est pensée comme un vecteur de performance, elle renforce la résilience, la réactivité, la qualité des services.
Cela suppose un changement de posture : passer d’un contrat d’exécution à un cadre de collaboration évolutif.

Le partenaire ne se contente plus de “tenir les systèmes”. Il crée de la valeur, anticipe les usages, sécurise les flux critiques et accompagne les enjeux métiers.

C’est dans cette logique que certaines PME font le choix d’un prestataire IT réellement indispensable, capable d’évoluer avec elles, et non à côté d’elles.​​

Sortir du faux contrôle pour (re)prendre la main

La question n’est pas de savoir si votre infogérance fonctionne.
Mais si elle fonctionne pour vous, dans vos délais, avec vos priorités, au service de vos projets.

Cette posture de maîtrise apparente apporte une sérénité illusoire.
Le vrai pilotage, lui, demande de la transparence, de l’agilité, et un partenaire qui comprend votre trajectoire.

Que vaut une infogérance… si elle vous donne l’illusion du contrôle ?
Un simple échange peut suffire à remettre à plat les règles du jeu, les solutions techniques déployées, et la façon dont elles soutiennent réellement vos priorités opérationnelles.

Mis à jour le 2 Juin 2025