Exchange : faut-il garder ses serveurs ou passer au cloud ?

IT société
Cyrille Jeunehomme

Cyrille Jeunehomme - CEO d'ACI Technology

9 janvier 2025

Encore une question qui revient souvent chez mes clients : « Cyrille, on garde nos serveurs Exchange ou on bascule tout chez Microsoft ? » Je comprends l’hésitation ! D’un côté, on a ses petits serveurs bien à soi, qu’on bichonne depuis des années. De l’autre, Microsoft qui nous fait les yeux doux avec sa solution cloud qui promet monts et merveilles.

En tant que responsable d’une boîte d’infogérance, je vois passer tous les cas de figure. Du client qui refuse catégoriquement de lâcher son serveur local au patron qui veut tout basculer dans le cloud du jour au lendemain. Et vous savez quoi ? Ils ont parfois tous les deux raison ! Parce que oui, le choix entre Exchange Online et On-Premise, c’est avant tout une question de contexte.

Dans cet article, on va faire le tour de la question sans langue de bois. Je vais vous raconter des cas concrets, vous parler des vraies galères comme des vrais avantages de chaque solution. Et promis, pas de baratin marketing : juste du retour d’expérience et des conseils pratiques pour faire le bon choix.

1. La vraie différence entre Online et On-Premise

Vous vous souvenez de l’époque où chaque entreprise avait sa salle serveur climatisée ? Avec le petit voyant vert qui clignote tranquillement et le ronronnement rassurant des machines ? C’était l’âge d’or d’Exchange On-Premise. On maîtrisait tout de A à Z : nos emails, nos calendriers, nos contacts… et nos problèmes aussi, il faut bien l’avouer !

Puis Microsoft est arrivé avec sa solution cloud, Exchange Online. Plus besoin de serveur, plus besoin de climatisation, plus besoin de sauvegardes nocturnes. Tout est géré dans leurs datacenters. C’est un peu comme si vous aviez déménagé votre salle serveur chez Microsoft, mais en mieux.

Ce qui change vraiment au quotidien

Imaginez que votre serveur Exchange soit comme une voiture. En On-Premise, vous êtes propriétaire : vous choisissez le modèle, vous faites la maintenance, vous gérez les réparations. Si quelque chose casse, c’est à vous de mettre les mains dans le cambouf. C’est plus de travail, mais vous avez le contrôle total.

Exchange Online, c’est plutôt comme un service de location longue durée avec chauffeur. Vous montez dans la voiture, vous dites où vous voulez aller, et c’est tout. Les révisions, l’essence, les réparations ? C’est plus votre problème. Par contre, vous devez faire confiance au chauffeur et accepter de ne pas choisir la marque de pneus.

Les différences fondamentales, sans chichis

AspectExchange On-PremiseExchange Online
ContrôleTotal (vous gérez tout)Limité (Microsoft aux commandes)
Coûts initiauxÉlevés (serveurs, licences)Faibles (abonnement mensuel)
MaintenanceÀ votre chargeGérée par Microsoft
Mises à jourQuand vous voulezAutomatiques
PersonnalisationTotaleLimitée aux options disponibles
Dépendance internetFonctionne sans connexionConnexion obligatoire
Espace de stockageLimité par vos serveurs50-100 Go par utilisateur

J’ai un client dans l’industrie qui a gardé son Exchange On-Premise parce qu’il a besoin de connecter des machines spécifiques à son serveur mail. Avec Online, il n’aurait pas pu le faire. Par contre, mon cabinet d’avocats qui vient de passer à Online est aux anges : plus besoin de se soucier des sauvegardes ou des mises à jour de sécurité.

La vérité ? Il n’y a pas de meilleure solution dans l’absolu. Tout dépend de vos besoins, de votre infrastructure actuelle et, on va le voir dans la suite, de votre budget. Mais au moins, maintenant, vous savez exactement ce qui change quand on passe de l’un à l’autre !

2. Les questions qui fâchent

Bon, maintenant qu’on a posé les bases, attaquons-nous aux vraies questions qui vous empêchent de dormir. On va parler argent, sécurité, performance et maintenance. Et je vous promets d’être cash sur tous ces points !

Le prix : au final, qu’est-ce qui coûte le plus cher ?

En On-Premise, c’est comme acheter une maison : gros investissement de départ (serveurs, licences, installation), puis des frais réguliers (maintenance, électricité, climatisation, sauvegardes). Sans oublier les surprises : quand un disque dur lâche à 3h du matin, c’est pour votre pomme !

Exchange Online, c’est plutôt la logique du loyer : environ 8,80€ par utilisateur et par mois pour la licence de base. Pas de surprise, pas de coût caché. Mais attention : sur 5 ans, avec 50 utilisateurs, ça peut finir par chiffrer plus qu’un serveur local. J’ai fait le calcul pour vous un peu plus bas.

La sécurité : le cloud, vraiment fiable ?

« Mes emails dans le cloud ? Jamais de la vie ! » J’entends ça souvent. Pourtant, soyons honnêtes : Microsoft met plus de moyens dans la sécurité que toutes nos PME réunies. Ils ont des équipes dédiées 24/7, des datacenters ultra-sécurisés, et des certifications longues comme le bras.

un smartphone avec au dessus les données échangées vers le cloud et un cadenas pour illustrer la sécurité.

Avec l’On-Premise, oui, vos données sont chez vous. Mais qui s’occupe des mises à jour de sécurité ? Des sauvegardes ? De la surveillance ? C’est comme avoir un coffre-fort à la maison : c’est rassurant, mais encore faut-il bien le gérer.

La performance : qui est le plus rapide ?

Sur le papier, votre serveur local est plus rapide : pas de latence internet, accès direct aux données. Dans la vraie vie ? Exchange Online est tellement bien optimisé que vos utilisateurs ne verront pas la différence. Sauf si votre connexion internet date de Mathusalem, bien sûr !

J’ai même des clients qui ont vu leurs performances s’améliorer en passant au cloud. Normal : Microsoft a des serveurs surpuissants qui s’adaptent automatiquement à la charge. Quand votre PDG envoie sa newsletter à 10 000 contacts, c’est quand même plus confortable !

La maintenance : qui va gérer tout ça ?

un technicien qui s'occupe de la maintenance d'une baie de serveur interne

C’est là que ça devient intéressant. En On-Premise, il vous faut :

  • Un admin système qui connaît Exchange
  • Des procédures de sauvegarde solides
  • Une astreinte en cas de pépin
  • Des mises à jour régulières

Avec Online ? Microsoft gère tout ça. Vous gardez juste la partie « gestion des utilisateurs » : créer des comptes, gérer les droits, configurer les boîtes partagées. C’est plus simple, mais vous perdez en flexibilité. Plus question de bidouiller le serveur pour des besoins spécifiques !

Un exemple parlant : un de mes clients avait l’habitude de garder TOUS ses emails depuis 15 ans sur son serveur Exchange. En passant à Online, il a dû faire du tri : Microsoft impose des limites de stockage. Contraignant ? Oui. Mais finalement, ça l’a forcé à mettre en place une vraie politique d’archivage, et aujourd’hui il me remercie !

La vérité sur toutes ces questions ? Ça dépend toujours de votre contexte. Mais au moins maintenant, vous avez les cartes en main pour faire votre choix en connaissance de cause. Dans la suite, on va voir des cas concrets pour vous aider à vous positionner.

3. Les scénarios typiques

Plutôt que de tourner autour du pot, je vais vous présenter les cas les plus fréquents que je rencontre. Ça vous permettra sûrement de vous reconnaître dans l’un d’eux.

Quand garder son serveur est la meilleure option

Il y a des cas où l’On-Premise reste imbattable. Je pense à ce client industriel qui a des machines-outils connectées directement à Exchange pour envoyer leurs rapports de production. Ou à cet établissement de santé qui doit absolument garder certaines données en local pour des raisons réglementaires.

Le serveur local est aussi pertinent quand vous avez des applications métier anciennes qui sont étroitement liées à Exchange. J’ai un client expert-comptable qui utilise un logiciel de gestion qui ne fonctionne qu’avec un Exchange On-Premise. La migration vers Online lui coûterait plus cher en refonte applicative que 10 ans de maintenance de son serveur !

Quand passer au cloud est une évidence

À l’inverse, j’ai vu des entreprises pour qui Exchange Online était une évidence. Comme cette start-up en pleine croissance : ils sont passés de 5 à 50 employés en deux ans. Avec Online, pas besoin de changer de serveur ou de se prendre la tête : tout s’adapte automatiquement.

Ou encore ces cabinets d’avocats qui ont plusieurs bureaux en France. Plus besoin de VPN compliqué ou de synchronisation entre serveurs : tout le monde accède à la même chose, partout, tout le temps. Et quand ils ouvrent un nouveau bureau, c’est juste quelques licences à ajouter.

Le cas particulier des solutions hybrides

Ah, les solutions hybrides ! C’est un peu le meilleur des deux mondes. Vous gardez certaines boîtes aux lettres en local et vous en passez d’autres dans le cloud. J’ai un client qui a fait ça malin : il a gardé les comptes sensibles de la direction en On-Premise et basculé tous les commerciaux itinérants sur Online.

Mais attention, qui dit hybride dit plus de complexité. C’est un peu comme avoir une voiture hybride : c’est super pratique, mais il faut comprendre comment fonctionnent les deux moteurs. Il faut vraiment bien réfléchir avant de se lancer là-dedans.

Dans la partie suivante, on va parler technique et voir concrètement ce qu’il faut pour gérer tout ça au quotidien. Mais déjà, est-ce que vous commencez à voir plus clair sur votre cas ?

4. L’aspect pratique

Parlons concret maintenant. Quand on doit choisir entre Online et On-Premise, il faut penser à ceux qui vont gérer tout ça au quotidien. C’est comme choisir entre une voiture manuelle et une automatique : il faut tenir compte de qui va la conduire !

Les compétences nécessaires des deux côtés

Pour gérer un Exchange On-Premise, il vous faut un vrai pro de Windows Server, qui connaît Exchange sur le bout des doigts. Il doit savoir gérer les certificats SSL, comprendre le DNS, maîtriser PowerShell… Sans parler de la sauvegarde et de la haute disponibilité. Dans une PME, c’est souvent compliqué de garder ce genre de profil : ils sont rares et chers !

Avec Exchange Online, c’est plus light : un bon administrateur Office 365 suffit. Il faut comprendre le portail admin, savoir gérer les licences, configurer les règles de flux de messagerie. C’est plus accessible, mais attention : quand ça coince, il faut savoir parler à Microsoft. Et croyez-moi, parfois, c’est tout un art !

La question de la migration

Ah, la migration ! C’est souvent là que ça se corse. Passer d’On-Premise à Online, c’est un peu comme déménager : il faut tout cartonner proprement si on ne veut rien perdre en route.

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe plusieurs méthodes selon votre taille : migration cutover pour les petites structures (tout d’un coup), migration par étapes pour les plus grosses, ou migration hybride pour les plus complexes. Le plus important ? Bien préparer le terrain. J’ai vu des migrations se transformer en cauchemar parce qu’on avait sous-estimé le volume des boîtes aux lettres ou oublié les vieilles archives PST qui traînaient.

L’impact sur les utilisateurs

C’est le point crucial : comment vos utilisateurs vont-ils vivre le changement ? En On-Premise, ils ne verront rien si vous maintenez bien votre serveur. Mais en cas de migration vers Online, il y a forcément un impact.

La bonne surprise, c’est que pour la plupart des utilisateurs, le changement est minime. Outlook reste Outlook. Par contre, il faut prévoir un peu de formation sur les nouveautés : l’accès web à Outlook, la synchronisation des appareils mobiles, les nouvelles fonctionnalités collaboratives…

La gestion au quotidien

En On-Premise, c’est vous le maître du jeu. Un utilisateur veut une boîte aux lettres de 50 Go ? Pas de souci, si vous avez l’espace. Une configuration spéciale pour un client VIP ? C’est possible. Mais cette flexibilité a un prix : chaque modification demande de l’expertise technique.

Avec Online, c’est plus cadré. Microsoft définit les limites, et il faut faire avec. Par exemple, vous ne pouvez pas dépasser certaines tailles de pièces jointes ou modifier certains paramètres techniques. En revanche, tout est plus simple à gérer : quelques clics dans l’interface web et c’est réglé.

Un exemple concret ? J’ai un client qui devait régulièrement augmenter la taille des boîtes aux lettres de ses commerciaux. En On-Premise, c’était toute une procédure : vérifier l’espace disque, étendre les bases de données, surveiller les sauvegardes… Avec Online, c’est juste un changement de licence, et Microsoft s’occupe du reste.

Le secret pour une bonne gestion quotidienne ? Avoir des procédures claires, que ce soit en Online ou en On-Premise. Et surtout, bien former vos équipes IT. Parce qu’au final, c’est eux qui vont vivre avec votre choix tous les jours !

5. Parlons budget

Parlons cash ! C’est souvent le nerf de la guerre dans ce genre de décision. Et comme je l’ai promis, je vais être transparent sur tous les coûts, même ceux qu’on oublie souvent.

Les coûts cachés du On-Premise

Quand on parle serveur Exchange en local, ce n’est pas juste le prix du serveur et des licences. C’est comme un iceberg : la partie visible n’est que le début. Il faut compter :

  • Le serveur physique : entre 5.000 et 15.000€ selon la configuration
  • Les licences Windows Server et Exchange Server : environ 1.000€ par utilisateur
  • L’infrastructure autour : onduleur, switch, firewall
  • L’électricité et la climatisation : facilement 100-150€ par mois
  • La maintenance préventive : environ 2.000€ par an
  • Les sauvegardes : matériel et logiciel spécialisé
  • Le temps de votre équipe IT : au moins quelques heures par semaine

Les surprises d’Exchange Online

Online semble plus simple avec son prix par utilisateur, mais il y a aussi quelques points à surveiller :

  • Les licences supplémentaires pour certaines fonctionnalités avancées
  • Le coût de la bande passante internet (il vous faut une connexion solide)
  • Les éventuels outils tiers pour la sauvegarde (oui, même dans le cloud, on sauvegarde !)
  • La formation des utilisateurs et de l’équipe IT

Deux cas concrets avec chiffres à l’appui

Cas 1 : Une PME de 25 utilisateurs sur 3 ans

Solution On-Premise :

  • Investissement initial : 20.000€
  • Coûts annuels : 5.000€

Total sur 3 ans : 35.000€

Solution Online :

  • Coût mensuel : 25 x 8,80€ = 220€
  • Total sur 3 ans : 7.920€
  • Plus les coûts de migration : environ 3.000€

Total final : environ 11.000€

Dans ce cas, Online est clairement plus économique. C’est souvent vrai pour les petites structures.

Cas 2 : Une entreprise de 150 utilisateurs sur 5 ans

Solution On-Premise :

  • Investissement initial : 45.000€
  • Coûts annuels : 15.000€

Total sur 5 ans : 120.000€

Solution Online :

  • Coût mensuel : 150 x 8,80€ = 1.320€
  • Total sur 5 ans : 79.200€
  • Migration et formation : 15.000€

Total final : environ 95.000€

Ici, la différence est moins marquée, surtout si on considère qu’avec l’On-Premise, on est propriétaire de l’infrastructure après les 5 ans.

Et n’oubliez pas : ces chiffres sont des moyennes. Chaque situation est unique, avec ses propres contraintes et opportunités. Je peux vous aider à faire un calcul précis pour votre cas spécifique.

6. Mon verdict

Après plus de 15 ans à installer, migrer et maintenir des serveurs Exchange, je vais vous dire ce que je conseille vraiment à mes clients. Pas de langue de bois, juste du concret basé sur l’expérience.

Pour qui je conseille quoi

Exchange Online est clairement la meilleure option si :

  • Vous êtes une entreprise de moins de 50 personnes (la simplicité de gestion compense largement le coût mensuel)
  • Vos équipes sont mobiles ou réparties sur plusieurs sites (fini les VPN capricieux !)
  • Vous voulez vous concentrer sur votre métier plutôt que sur la technique
  • Vous démarrez votre infrastructure from scratch

Gardez votre Exchange On-Premise si :

  • Vous avez des contraintes réglementaires strictes sur l’hébergement des données
  • Vos applications métier sont étroitement liées à votre Exchange local
  • Vous avez déjà une équipe IT compétente et une infrastructure solide
  • Votre connexion internet n’est pas fiable à 100%

Les pièges à éviter

Ne vous lancez pas dans l’On-Premise si vous n’avez pas les compétences en interne. J’ai vu trop d’entreprises se retrouver en galère parce que « le neveu qui s’y connaît en informatique » est parti faire le tour du monde…

Pour Online, ne sous-estimez pas l’importance d’une bonne connexion internet. Et surtout, ne faites pas l’impasse sur les sauvegardes sous prétexte que « c’est dans le cloud ». Le cloud aussi peut avoir des ratés !

Comment bien démarrer

Si vous partez sur du On-Premise :

  1. Investissez dans du matériel de qualité
  2. Formez sérieusement votre équipe IT
  3. Documentez TOUT (croyez-moi, vous me remercierez plus tard)

Si vous choisissez Online :

  1. Faites un audit de votre connexion internet
  2. Préparez vos utilisateurs au changement
  3. Commencez par un petit groupe pilote

Dans tous les cas, ne vous précipitez pas. Une migration Exchange, c’est comme un déménagement : mieux vaut passer du temps à bien préparer les cartons que de se retrouver avec la moitié de la vaisselle cassée !

Et si vous ne savez toujours pas quoi choisir ? Appelez-moi ! On prendra un café, on regardera votre situation en détail, et je vous aiderai à prendre la meilleure décision pour VOTRE entreprise. Parce qu’au final, la meilleure solution, c’est celle qui vous permet de dormir tranquille le soir !